L'adage "on n'est jamais trop vieux pour apprendre" s'applique certainement à la pianiste Elisabeth Leonskaya. Quiconque parcourt sa carrière longue de plusieurs décennies remarquera certainement sa prédilection pour le répertoire allemand pour piano. Mozart, Beethoven, Schubert, Schumann et Brahms, tout y passe, avec des incursions dans les répertoires français et russe. Avec ce CD, la
… pianiste de 77 ans innove en s'intéressant cette fois à la seconde école de Vienne. Pour des compositeurs comme Arnold Schoenberg, Alban Berg et Anton Webern, les choses devaient être radicalement différentes au début du XXe siècle. Le flirt de Schoenberg avec l'atonalité et la technique dodécaphonique qui en a résulté sont devenus la "nouvelle normalité" pour ses élèves Berg et Webern. Pourtant, aussi novatrices que soient les idées, le monde sonore reste lié à celui du dix-neuvième siècle par toutes sortes de fils. Leonskaja aborde pleinement cette question dans cet album. Ses vastes connaissances et son expertise de la musique romantique pour piano sont très utiles. La Sonate pour piano op. 1 de Berg sonne sous les mains de Leonskaja comme un Brahms congelé. Même les Variations, op. 27 de Webern, la pièce la plus dodécaphonique de l'album, conserve un certain éclat romantique. Il importe peu de savoir si le compositeur aurait été d'accord. Le jeu de Leonskaya est plus que convaincant (JWvR).plus