Avec sa grandiose Sonate pour piano en la, Schubert s'est montré un digne successeur de
Beethoven. Schubert a composé l'œuvre en 1828, un an après la mort de Beethoven. Le premier mouvement commence par des blocs sonores empilés, semblables à l'Hammerklaviersonate de Beethoven. Cependant, les dons mélodiques de Schubert ne se démentent pas. Nous l'entendons dans le magnifique Rondo, le
… dernier mouvement. Bref, la sonate d'un jeune qui a encore toute la vie devant lui, pourrait-on penser. La sonate en si bémol qui suit (également de 1828) sonne beaucoup plus comme un adieu. Du moins pour nous, qui savons que Schubert est mort prématurément. Elle commence par une musique feutrée, presque désinvolte, parfois interrompue par le grondement souterrain d'un trille grave. Cela va-t-il quelque part ? Apparemment non. Ce qui s'ensuit, ce sont des errances sans fin, comme les rêveries d'un vieil homme qui n'était pas et ne serait jamais Schubert. Les deux sonates sont jouées par Ronald Brautigam sur le pianoforte Paul McNulty 2007, d'après un exemplaire historique de Conrad Graf datant d'environ 1819. (HJ)plus