C'est là aussi que se trouve la mélodie infinie. C'est ce qu'un enthousiaste
Richard Wagner aurait dit du Preludium en fa dièse (Wohltemperierte Klavier II) de Bach. Il aurait pu en dire autant du deuxième morceau de ce CD. Ici aussi, dans cette Allemande, nous entendons l'une de ces interminables mélodies a-typiques de Bach, qui n'en finit pas de s'éterniser, semblant n'aboutir nulle part.
Le claveciniste Frédérick Haas ne s'excuse pas de cette longueur céleste. Il prend son temps, avec une durée de plus de 12 minutes. Les mouvements qui l'entourent ne sont pas moins beaux. Ainsi, la partita commence par une ouverture inspirée qui est un délice pour l'auditeur et une épreuve pour l'exécutant. L'Allemande est suivie d'une Courante enjouée qui danse constamment sur les barres de mesure. Et ainsi de suite dans cette suite ambitieuse, qui dément le préjugé selon lequel toutes les suites baroques de Bach se ressemblent à peu près. (HJ)plus