Il est vrai que certains CD sont plus intéressants pour leur concept que pour leur interprétation. Prenons par exemple le morceau d'ouverture avec le premier prélude de Chopin, dans lequel la pianiste Egle Andrejevaite choisit un tempo étonnamment plus lent que l'"agitato" prescrit. Heureusement, le pianiste se reprend dans les préludes suivants. La grande valeur ajoutée, cependant, ce sont
… les pièces qu'Andrejevaite joue entre les préludes de Chopin. Il s'agit d'une anthologie d'une série de réflexions basées sur ces mêmes préludes, 24 Preludis per a Frédéric Chopin. Il s'agit là d'un autre choix audacieux. Bien que les Préludes de Chopin semblent être une collection de pièces individuelles, en raison des tonalités, des tempi et de l'atmosphère choisis, ils forment un ensemble hermétiquement clos. Chaque prélude est un prélude au suivant, le prélude dramatique final faisant office de catharsis. Il en va de même pour les réflexions, qui sont elles aussi fortement liées entre elles. Parfois, le modèle primitif de Chopin est ouvertement audible, parfois il n'est présent qu'en arrière-plan. En brisant les arcs de tension des deux cycles, vous leur rendez en fait un mauvais service. C'est pourquoi nous vous conseillons de programmer les Préludes et les Réflexions de Chopin comme deux ensembles distincts dans votre lecteur CD. Vous obtiendrez ainsi un merveilleux album qui rendra pleinement justice aux deux univers. (JWvR)plus