L'improvisation n'est pas l'apanage du jazz. À l'époque baroque aussi, les musiciens improvisaient abondamment. Les douze Sonates pour violon, op.2, du compositeur florentin Francesco Maria Veracini offrent un aperçu clair des pratiques d'interprétation de sa propre musique. Contrairement à de nombreux compositeurs baroques, Veracini était remarquablement précis quant aux moments où un
… musicien devait littéralement s'en tenir à ses notes et à ses règles, et quant aux moments où une plus grande liberté était permise. Parfois, il laissait même l'interprétation instrumentale de certaines parties ouverte. La violoniste Eva Saladin, le violoncelliste Daniel Rosin et le claveciniste Johannes Keller se sont plongés avec un plaisir audible dans les sonates pour violon uniques de Veracini. À eux trois, ils en donnent une anthologie énergique. Certains s'étonneront peut-être de la sélection de parties de sonates purement individuelles. C'est tout à fait au goût de Veracini. Le compositeur écrit à ce sujet que "deux ou trois sections choisies à sa guise suffisent à former une sonate d'une certaine longueur". Seule la célèbre douzième sonate sonne comme un tout. Les deux premiers et derniers mouvements encadrent l'ensemble de l'album et créent une belle courbe de tension. La particule Scozzese, basée sur la musique folklorique écossaise, est intrigante et les musiciens s'y donnent à fond avec flair et schwung. (JWvR)plus