Le tsar Ivan le Terrible a toujours été un objet de reconnaissance pour les arts. Sergei Eisenstein lui a dédié deux films épiques, avec une musique de Prokofiev. Ilyan Repin a réalisé un tableau célèbre dans lequel on voit le tsar avec son fils mort dans ses bras. Le tsar aurait accidentellement frappé son fils avec la pointe de son bâton lors d'une querelle devenue incontrôlable.
Incidemment, le tsar lui-même possédait également des talents artistiques. Il peut donc se qualifier de compositeur le plus antipathique de tous les temps, bien devant Gesualdo, Wagner et Orff. Ce n'est pas immédiatement un plaisir d'écouter ce Stichera (pluriel de sticheron, une certaine forme de chant d'église). La musique, qui est déjà limitée en matière de ton, est chantée très étouffée. L'effet est si claustrophobe que la musique est presque insupportable après seulement quelques minutes. Historiquement, cependant, c'est une version fascinante. C'est pourquoi il est dommage que le livret n'offre pas plus d'informations. Même les textes de ce Stichera sont malheureusement absents. (HJ)plus