Une ancienne coutume veut que pendant la Semaine du silence (la semaine précédant Pâques), la Passion soit citée ou chantée, d'après les évangiles de Marc, Matthieu, Luc et Jean. À partir du 15e siècle, les rôles se sont développés de telle sorte que les sections "folkloriques" étaient chantées de manière polyphonique (par un chœur). Les points culminants de cette évolution sont,
… bien entendu, les passions de Saint-Jean et de Saint-Matthieu de Bach. Voilà pour cette brève historiographie, dans laquelle de nombreuses étapes ont été sautées. Il y a par exemple la variation de passion moins connue d'Adriaen Willaert. Il a composé une Passion selon saint Jean dans laquelle le texte latin est présenté comme une pièce chorale à part entière. Et ce, de manière à ce que le texte (homophonique) reste clairement intelligible du début à la fin. Cette intelligibilité n'est sans doute pas étrangère aux enjeux politiques du Concile de Trente (1545-1563), au cours duquel l'Église catholique romaine a défini sa position à l'égard de la Réforme. À l'époque, l'Église catholique insistait sur la beauté de la musique chorale liturgique. Cependant, cette musique chorale devait être fonctionnelle et intelligible. (HJ)plus