Le vendredi saint 10 avril 1868, quelque 2 500 visiteurs attendent dans la cathédrale de Brême ce qui va suivre. Brahms, alors âgé de 35 ans, allait diriger sa première composition d'envergure : Ein deutsches Requiem : Ein deutsches Requiem. Ce faisant, Brahms suivait le conseil de son ami
Robert Schumann, décédé 12 ans plus tôt : "Qu'il utilise d'abord sa baguette magique avec un orchestre
… et un chœur". Et c'est ce qui s'est passé. Un an plus tôt, les trois premiers mouvements du requiem avaient déjà retenti. Même lors de la "deuxième" création, l'œuvre était loin d'être telle que nous la connaissons aujourd'hui. Par exemple, le cinquième mouvement Ihr habt nun Traurigkeit, que Brahms n'insérera qu'un an plus tard, manquait encore à l'appel. Plus exceptionnel encore, le programme comprenait le Ein deutsches Requiem en six parties. Le Requiem a donc été coupé en deux parties. Entre les mouvements trois et quatre, des mouvements de concertos pour violon de Tartini et de Bach ont été joués, ainsi que le très apprécié Abendlied de Schumann, arrangé pour violon et l'orgue de la cathédrale de Brême. Après le dernier mouvement du Requiem, le concert ne s'est pas terminé, mais s'est poursuivi avec Erbarme dich de la Passion selon saint Matthieu de Bach et des mouvements du Messie de Haendel, dont le célèbre chœur de l'Alléluia, dans l'arrangement de Mozart. Cet enregistrement constitue une reconstruction, non seulement en termes de programme, mais aussi en termes d'interprétation. Comme en 1868, des centaines de chanteurs, professionnels et amateurs, se joignent au concert. Bien que la grande salle de la Hamburger Elbphilharmonie se soit parfaitement prêtée à cet enregistrement, la cathédrale de Brême aurait été un choix encore plus intéressant d'un point de vue historique.plus