Dans cet opéra de Tchaïkovski, on voit comment, dans la vingtaine, Eugène Onéguine, tout en restant à la campagne, fait deux erreurs fatales dans sa vie: d'abord, il rejette la jeune Tatiana (en fait son grand amour), puis il tue son meilleur ami en duel. Le rôle d'Onegin est ici chanté par l'excellent baryton russe Dmitri Hvorostovsky. Sa co-vedette est Renée Fleming, qui est autorisée à
… chanter la célèbre scène Brieve (dans laquelle Tatiana écrit sa lettre d'amour à Onegin). Vocally Fleming est sublime, chaque note est un plaisir à écouter. En tant qu'actrice, cependant, elle ne convainc pas beaucoup, même si elle essaie tellement de ressembler à une jeune fille complètement déconcertée par sa propre passion. Elle prend mieux sa place dans la dernière scène, quand Onegin est celle qui perd la tête et qu'elle doit se contrôler. C'est un point culminant digne d'une production de premier ordre (avec Gergiev comme chef d'orchestre), même si le décor peut être trop minimaliste pour les amateurs d'un cadre traditionnel. Ramón Vargas a reçu de grands applaudissements pour son air de Lenski. (CP)plus