Deux versions de la Huitième Symphonie de Bruckner ont survécu. La première version ambitieuse a été rejetée par le conducteur prévu
Hermann Levi. La version révisée (deuxième) a été présentée pour la première fois à Vienne en 1892. On pourrait penser que cela ferait de la Huitième une des symphonies les moins problématiques de Bruckner. Après tout, il y a eu une version finale
… claire (qui semblait avoir du succès du vivant de Bruckner). Eh bien, non. En 1939, le musicologue Robert Haas (collaborateur de l'édition complète de Bruckner) a créé la Haas-Fassung, qui est un mélange des versions I et II (les dénominations de I avaient été restaurées en II). Nous ne parlerons pas de la remarque favorable aux nazis que Haas a ajoutée à l'avant-propos en 1939. Le successeur de Haas, Leopold Nowak, a de nouveau rejeté résolument ce mélange entêté de I & II. Néanmoins, la version Haas reste populaire, comme si elle offrait le meilleur des deux mondes. Thielemann y dirige également la "Mischfassung" de Haas. Et pour être honnête : sans les interventions de Haas, on manquerait un beau moment dans l'Adagio (bars 209-218, source : Cornelis van Zwol, 2012). Cette représentation est le début d'un nouveau cycle de Bruckner, prévu jusqu'en 2024 (la 200e année de naissance de Bruckner). (HJ)plus