De la fin de 1817 au début de 1819, Beethoven travaille à l'ambitieuse Hammerklaviersonate. Il écrivit à son éditeur Carlo Artaria que les pianistes passeraient les cinquante prochaines années à grincer des dents à ce sujet. Les pianistes le font encore, mais les premières représentations publiques n'ont pas eu à attendre aussi longtemps. En 1836, le formidable
Franz Liszt (un élève de
… Czerny, qui était un élève de Beethoven) a joué la sonate dans la salle Erard à Paris. Même aujourd'hui, cette sonate est un véritable défi pour le pianiste et l'auditeur. Comme l'a dit Jan Cayers, biographe de Beethoven : "Pour lui [l'auditeur] aussi, c'est une pièce diabolique". La musique expérimentale du XXe siècle ne pouvait pas non plus ignorer cette sonate. Elle a servi de modèle, entre autres, à Messiaen (Vingt Regards, partie VI) et Boulez (Deuxième Sonate). Le pianiste Pierre-Laurent Aimard a grandi dans ce monde de l'avant-garde parisienne. Cela fait de lui un guide évident dans les hautes montagnes de l'Hammerklaviersonate de Beethoven. (HJ)plus