Le mécanisme d'un clavicorde est assez simple : la clé n'est en fait rien d'autre qu'un levier. Lorsqu'on appuie sur une touche, la longue extrémité bascule vers le haut. Une bande métallique (à l'extrémité) touche la corde et reste en contact avec elle tant que la touche est enfoncée. Les conséquences de ce simple principe sont grandes. Le son est assez doux, mais aussi expressif car le
… doigt exerce une pression indirecte sur la corde. Selon Forkel (le premier biographe sérieux de Bach), le clavicorde aurait été l'instrument préféré de Bach. C'est un cliché romantique de dire que tout claviériste aimerait monter dans une machine à remonter le temps pour entendre jouer Bach. En ce qui concerne le jeu de clavicorde, il est certainement dommage que nous ne puissions pas en être témoins. Car, honnêtement, comment aurait-il pu gérer toutes ces fugues difficiles sur un instrument aussi poétique et sensible au toucher. La Fantaisie et fugue chromatique est ce qu'András Schiff montre de plus robuste ici. La Fantaisie, en particulier, contient les fluctuations expressives nécessaires. Schiff l'interprète avec justesse et brio. Bien que l'on puisse se demander s'il a le contrôle de la mise en forme du son dans tous les domaines. Mais le fait même que l'instrument donne quelque chose en retour rend la performance encore plus excitante (HJ).plus