Silencieux et révolutionnaire, deux mots dans le titre qui sont en fait mutuellement exclusifs. Pourtant, ils s'intègrent bien à ce CD de musique datant d'un siècle exactement. Bartók a composé les deux sonates (1921-1922) pour des récitals avec le violoniste hongrois Jelly d'Arányi, qui vivait à Londres. De nombreux compositeurs lui ont dédié des œuvres. Même
Schumann l'a fait venir
… de l'au-delà pour créer son concerto pour violon oublié. Silencieuses et révolutionnaires, les deux sonates de Bartók sont sombres, rhapsodiques et repliées sur elles-mêmes, avec des harmonies dures qui rappellent Schoenberg. La première sonate est la plus expressionniste, avec des effets d'horreur qui rappellent les séances que connaissait Jelly d'Arányi (d'où le contact avec Schumann). La deuxième sonate est un échantillon de musique folklorique stylisée, qui ne devient jamais une véritable musique folklorique. (HJ)plus