La raison de ce CD était une exposition sur l'art et le mécénat sous le règne de l'empereur français Napoléon III. Bien qu'il ne fasse pas de musique lui-même, l'empereur était considéré comme un mélomane passionné. Dans son palais, le Louvre, des soirées musicales étaient régulièrement organisées, où la belle fleur de la vie musicale française et les musiciens étrangers les plus
… célèbres faisaient leur apparition. Le violoniste Jean-Claude Bouveresse, la violoncelliste Odile Bourin et le pianiste Christophe Maynard ont rempli ce CD d'œuvres qui ont pu sonner lors de ces soirées. La contribution la plus substantielle est le Grand trio op.26 de 1853 de Jacques Blumenthal (1829-1908). Blumenthal, qui s'est principalement fait un nom en tant que virtuose du piano, se montre dans cette pièce en quatre parties comme un compositeur solide qui adhère aux conventions de la musique de chambre allemande. De Jules Pasdeloup (1819-1887), un musicien dont on se souvient principalement comme organisateur de concerts de nos jours, sonne Aurore, une «grande fausse» pour piano et un exemple typique de la musique de salon de l'époque. L'époque d'antan est évoquée encore plus joliment dans deux autres œuvres, dans lesquelles les musiciens précités sont assistés de Philippe Picone à l'harmonium. Par exemple, un Trio dur un canzone de Stradella de Jules Cohen (1830-1901) retentit, pour lequel Cohen s'est basé sur un décor Halévy fait de l'œuvre de Stradella. L'ensemble ressemble à une sorte d'évocation du XIXe siècle du Canon et de la gigue de Pachelbel. Enfin, la Sérénade de Camille Saint-Saëns (1835-1921) peut être entendue op.15; un court travail en une partie de plus de cinq minutes. Surtout les deux dernières contributions, où domine la combinaison alors très populaire du pianisme brillant avec l'harmonium au son légèrement nasillard, en font un CD de musique de chambre très original. (JvG) _plus