En 1803, Beethoven s'aventure une fois dans un oratorio, le genre prestigieux sur lequel Haendel et Haydn ont laissé leur marque. Ce n'était pas un succès : pas à l'époque, et toujours pas aujourd'hui. Les conventions bibliques, liturgiques, littéraires et musicales étaient trop mélangées. Selon le biographe de Beethoven Jan Cayers : "Dans l'aria d'ouverture (...) le texte allemand est
… accompagné d'une mélodie italienne et d'un accompagnement français. Bien que ce mélange de styles détermine en grande partie le charme (...), on peut comprendre qu'une telle violence dramatique musicale ait perturbé le public à l'époque". Deux siècles plus tard, nous pourrons peut-être la regarder différemment, car le Christ de Beethoven ne diffère peut-être même pas tant que ça de Florestan (le prisonnier du seul opéra de Beethoven, Fidelio). Cet enregistrement est composé de deux représentations londoniennes dirigées par Simon Rattle au début de l'année 2020, ce qui était alors possible. Rattle garde son orchestre mince et dans la musique instrumentale on peut aussi entendre des paroles : étonnement, colère. Elsa Dreisig (...) est tout à fait phénoménale", selon le Volkskrant. (HJ)plus