L'Américain Steve Coleman n'est pas seulement un joueur de roseau et un compositeur doué, mais aussi un enseignant et un théoricien. Il est, par exemple, un concepteur et un propagateur de musique M-base qui se caractérise par une composition spontanée (au lieu d'improvisation) et de lourds grooves polyphoniques. Une sorte de math jazz remarquablement accessible sur les arythmies fonctionnelles.
Coleman s'est inspiré des rythmes des corps. Ceci est illustré par la basse électrique dansante funky d'Anthony Tidd et du batteur Sean Rickman qui joue de manière dominante et presque librement sous et contre. La façon dont Coleman et le trompettiste Jonathan Finlayson se poursuivent en solos et se rencontrent dans des thèmes abstraits, rappelle parfois les homonymes Ornette et Don Cherry à l'époque de leur célèbre quatuor de free jazz. Ceci est encore renforcé par l'absence du piano, tandis que le rôle du guitariste Miles Okazaki reste modeste. Un disque de jazz tout aussi complexe et intense qui rend toute théorie superflue pour l'auditeur. (MONSIEUR)plus