La musique d'Anne Clark convenait parfaitement aux années quatre-vingt. À l'époque, cette poète britannique, telle une fille qui boude, a récité ses déceptions dans les relations et le monde froid et dominé par la guerre froide sur une électronique robotique rigide. Avec sa poésie directe et sombre, elle était presque la réponse féminine à Ian Curtis. Ces dernières années, elle a
… été active en tant qu'invitée avec, entre autres, l'acte belge Implant. The Smallest Act Of Kindness est son premier album solo en douze ans. C'est aussi un bel album sur lequel l'électronique d'antan se mêle joliment à une instrumentation acoustique plus confortable. Elle peut aussi bouder, même si sa voix a définitivement gagné en chaleur au fil des ans. Avec le bon ton de récitation et le placement des mots (qui sont poétiques mais jamais guindés et véhiculent toujours quelque chose de personnel), la musique et la récitation sont étroitement liées. De cette façon, Clark, en tant que femme marchant contre la cinquantaine, parvient toujours à relier le militantisme à l'émotion, ce qui s'avère être bien plus qu'un phénomène des années quatre-vingt. (MONSIEUR)plus