Le regard neuf du producteur
Justin Adams ramène non seulement la chanteuse-compositrice franco-algérienne Souad Massi à ses racines, mais aussi à de nouveaux sommets. Son huitième album studio est un triomphe. Le chanteur est également populaire aux Pays-Bas. Ce n'est pas surprenant car elle sait relier ses racines algériennes à des styles occidentaux tels que le flamenco, la chanson, le
… rock et le folk d'une manière belle et accessible. De sa voix légèrement sulfureuse et expressive, elle chante dans un arabe et un français poétiques l'injustice (elle a dû un jour quitter l'Algérie à cause de sa prise de pouvoir publique), le mal du pays et d'autres sentiments personnels. Sur Sequana, cela se traduit par des ballades douces-amères, des chansons séduisantes et même de la bossa nova et du rock solide. Remarquablement, ses racines nord-africaines s'affirment toujours ici, avec des percussions qui se balancent et des cordes arabes qui dansent. Le travail de guitare acoustique (par Malik Kerrouche, entre autres) est de toute façon de très bon goût et crée l'ambiance au sein de la production transparente et stratifiée d'Adams (Robert Plant, Tinariwen). Surtout lorsqu'elle chante dans sa langue maternelle, Massi semble à la fois fragile et combative. Elle enchante toujours sur cet album de roots arabe carrément magnifique. (MR)plus